
Découvrez comment le système de pertinence influence votre communication et pourquoi votre hiérarchie ne capte pas toujours vos messages.
Dimanche, en flânant à la tour Luma en Arles, je me suis surprise à chercher l’intérêt pour moi devant chaque œuvre. Et j’ai repensé au système de pertinence de Dan Sperber -un chercheur en sciences cognitives que j'avais étudié à l'université- : notre cerveau sélectionne ce qui vaut le coup pour lui, selon le contexte et l’énergie qu’il veut y consacrer.
En art comme au travail, nous cherchons sans cesse le sens. Mais ce sens n’est pas universel : il dépend de ce que notre cerveau juge pertinent. Selon Dan Sperber, chercheur en sciences cognitives, “le cerveau humain est un système de traitement de l’information orienté vers la pertinence.” Autrement dit, il trie, filtre et interprète la réalité selon le contexte, l’effort cognitif à fournir et le bénéfice attendu.
L’inférence, ou l’art d’interpréter avant même d’écouter
Chaque fois que quelqu’un nous parle, notre cerveau ne reçoit pas simplement des mots. Il infére c’est-à-dire qu’il reconstruit du sens à partir du contexte, du ton, du statut de la personne et du système dans lequel la relation s’inscrit.
Ainsi, deux phrases identiques n’auront pas le même impact si elles sont dites par votre N+1 ou votre collègue de bureau.
Exemple : Camille, cheffe de projet, présente ses résultats en réunion. Elle parle vite, un peu crispée, car elle sent le manque d’écoute. La N+1, déjà saturée, n’infère pas la valeur du contenu mais perçoit surtout la tension, la justification, l’effort.
Résultat : elle décroche parce que la forme du message trouble la pertinence perçue.
Ce que Palo Alto nous apprend : la communication est un système
Paul Watzlawick et l’école de Palo Alto l’ont démontré : on ne communique jamais dans le vide. Chaque échange s’inscrit dans un système de relations, de statuts et de postures.
Ainsi, la communication efficace ne consiste pas seulement à “bien dire”, mais à comprendre le système dans lequel votre message circule.
Avant de parler, il faut se demander :
– Quelle est ma position dans ce système ?
– Quelle posture relationnelle j’émets ?
– Que dit mon non-verbal sur la place que j’occupe ?
La clé de compréhension : être perçue comme pertinente
Être entendue, ce n’est pas convaincre, c’est faire sens pour l’autre.
Le cerveau de votre interlocuteur vous écoute s’il perçoit un gain cognitif immédiat : clarté, cohérence, confiance, pertinence.
La vraie communication assertive c’est quand votre intention est claire, votre posture alignée, et votre message juste. Vous devenez crédible.
Pour les femmes actives : comment parler à sa hiérarchie
Avant votre prochaine prise de parole :
- Observez le système relationnel (hiérarchie, priorités, langage, infos, lieux).
- Clarifiez votre intention : qu’est-ce que je veux que l’autre comprenne de moi ?
- Travaillez la posture (ancrage, calme, regard).
- Parlez en vous appuyant sur vos forces, pas depuis la peur ou la justification.
Quand cela s’accorde, intention claire, posture juste, message ajusté, la communication devient solide et utile.
Le système de pertinence, c’est une clé pour comprendre les défaillances d’écoute, malgré la qualité du travail.
C’est précisément ce que je transmets dans mes accompagnements : apprendre à faire circuler le message juste, au bon endroit, avec la bonne posture.
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