Pourquoi est-il si difficile de changer ?

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Pourquoi est-il si difficile de changer ?

Avez-vous remarqué la résistance qui apparaît dès qu’il s’agit de changer de comportement ? Il se produit souvent en nous un blocage pour aller de l’avant. Nous voilà envahis de peurs irrationnelles, de pensées chaotiques. Voici les 3 pièges dans lesquels nous tombons souvent, et qui nous opposent au changement, bien que celui-ci soit dans de nombreux cas souhaitable.

 Par Anne-Marie Barreiro
publié aussi dans Psychologies du 27/12/2019

Laisser aller le monde ancien et ses valeurs obsolètes n’est pas facile pour l’être humain, qui sent arriver une rupture de stabilité. Imaginons faire du vélo sur les routes goudronnées puis être obligé de prendre des chemins caillouteux. Au début, on siffle parce qu’on connaît la route, puis, on peste car on n’est pas à l’aise avec le terrain. Tout changement remet en question l’équilibre intérieur qui s’est construit au fil du temps.

Pour cette raison, l’être humain n’éprouve pas le besoin de changer. A moins qu’il n’y soit contraint.

 Pourtant, c’est une illusion de penser que les choses ne se transforment jamais. Les évolutions sont permanentes et tout se modifie sans arrêt. Par exemple, notre réflexion évolue de jour en jour en fonction des informations qui arrivent à notre cerveau. C’est pourquoi il n’est pas bizarre de changer d’avis ; il s’agit simplement d’une pensée transformée.

Le changement est constant et, comme dans la nature, il est le résultat du cycle de vie propre à chaque organisme vivant.

3 pièges qui nous opposent au changement

Les changements sont fréquents dans le monde du travail par exemple. Il est demandé de savoir changer de poste, d’horaires, de métier en claquant du doigt ou presque.

Beaucoup aimeraient changer mais peu sont prêts à le faire. Pour mieux comprendre les oppositions au changement, voici 3 pièges à examiner.

Le piège #1 On pense « C’était mieux avant »

 Certaines pensées répétées et entendues se téléchargent dans notre tête à notre insu ; nous aurions une encyclopédie de pensées qui ne nous appartiennent pas et auxquelles nous obéissons

  • Par exemple, lorsque l’être humain se fige devant le changement (d’un horaire, d’un contrat, d’un lieu), la pensée « c’était mieux avant » survient, même s’il ne sait pas encore comment sera demain.
  • Par exemple, si une personne perd son emploi, elle va penser « je ne retrouverai plus de travail ». Cela occasionne de l’insécurité (laquelle va précipiter la personne dans des angoisses qu’elle va à son tour projeter).

Il suffit qu’on nous dise « ceci va changer » pour que nous nous sentions privés d’un avantage, pour que l’on devienne hostile ou sceptique. Nous avons donc une posture de résistant au changement même si le futur est souvent plus agréable.

Le piège #2 On oublie la phase de transition

Une transition s’applique au changement intérieur, à la façon dont le changement va être perçu : l’individu se sent désorienté (par la perte de repères) ou désengagé (peut-être comptait-il sur la confiance de quelqu’un) ou désenchanté (car son rêve s’effrite), ou encore désidentifié (il ne sait plus qui il est).

On comprend ainsi que chacun traverse différents états de perceptions dès qu’il se produit un changement.

On comprend aussi à quel point il est important de se préoccuper des transitions intérieures de l’individu

Par exemple, lorsque l’on parle de délocalisation pour une équipe, il est intéressant de se demander par quels états de perception vont passer les individus touchés. Mieux ces états de perception seront exprimés, plus les personnes seront ouvertes à participer au changement. S’habituer à cette idée permet aussi de s’interroger sur le sens de son travail, et, peut-être ce sera l’occasion de reprendre sa vie en main.

Supposons qu’une personne veuille quitter son conjoint. Mais n’ose pas le dire par culpabilité. Attendre trop longtemps pour communiquer sur cette situation peut être beaucoup plus brutal que de s’y prendre suffisamment tôt. S’habituer au changement affectif évite de tomber dans la dépression longue durée.

Car une transition ratée amène la résistance. 

Car une transition réussie amène la considération.

 Mieux communiquer c’est tenir compte du vécu de chaque personne dans une situation donnée.

Piège #3 On méconnaît la constitution neurologique de nos 3 cerveaux

Face au changement, la posture se fige car elle bloque à 3 endroits :

le corps, qui se fige. Notre cerveau primitif, qui a pour mission de nous protéger en gérant les fonctions organiques vitales du corps, met en place des réflexes quand il y a menace pour la sécurité. Il évalue le danger potentiel que fait peser la demande de changement sur l'intégrité et sur le confort physique, mental et affectif dont a besoin le corps.

  • l’être humain se demande s’il est en danger, s’il va avoir les capacités physiques de s’adapter.

la tête, qui s’interroge. Notre néocortex, qui nous permet d’analyser, d’évaluer et même de tempérer les émotions, met en place une réflexion rationnelle à partir des situations vécues et des croyances accumulées. Il évalue le danger que représente le changement sur les situations futures et construit une opinion positive ou négative.

  •  l’être humain se demande si c’est bien ou mal de changer, si c’est pertinent de le faire et si c’est moral pour soi en fonction de ses coutumes.

le cœur, qui ressent. Notre cerveau limbique a en charge la gestion de nos émotions primaires sociales : soumission, possession, fuite, rage, agression. Il constitue notre mémoire affective (mémoire portée sur le passé). Sa mission est de nous éviter le déplaisir*. Il va donc nous conduire vers ce qui procure du plaisir, ce qui plait, ce qui rassure, ce qui valorise et nous faire éviter ce qui est ressenti comme un danger ou une prise de risque.

  • l’être humain se demande si ce changement va le rendre heureux, lui apporter du plaisir, de la gratification.

 *Lire le livre de Sébastien Bohler, « Le bug humain : et si mieux connaître notre cerveau permettait de sauver la planète ? La tête enfouie dans le sable, nous ne voulons rien changer à nos modes de vie. Le coupable, c'est notre cerveau ».

Les sciences de la communication nous enseignent l’importance d’observer ce qui résiste et de démarrer une nouvelle attitude pour devenir meilleur : plus compréhensif, plus souple, plus ouvert.

Quel changement d’attitude pour s’adapter au monde qui évolue?

Nous l’avons vu, tout changement comporte une dimension émotionnelle variable. C’est comme si nous devions monter un escalier et qu’à chaque marche, il y avait un défi à affronter. Fondamentalement, l’être humain aime changer. Il aime goûter des choses nouvelles. Mais la plupart du temps, il n’est pas réellement informé des conséquences de ce changement. En communication psychosociale, on s’aperçoit que, quand on détaille le processus du changement, de façon concrète, on obtient de l’apaisement, et souvent de la coopération.

 3 pistes pour modifier son attitude intérieure :

Face à un changement, vous pouvez faire la liste des avantages qu’il vous apporterait :

Si je change de boulot, qu’est-ce que cela m’apportera de mieux ?
Si je change de route le matin, que vais-je découvrir ?
Si je réduis ma consommation de viande, comment vais-je me sentir ?
Si je fais une nouvelle formation,  de quelle façon va-t-elle me faire progresser ?

2 Prenez conscience de la phase « bidon »
Celle qui dit « ça ne marchera pas, on a toujours pensé comme ça » et rappelez-vous une situation où vous avez changé quelque chose et où vous vous êtes même dit « mais pourquoi je ne l’ai pas fait avant ?! »

3 Créez-vous une zone de transit au moment du changement
D’apparence improductive, cette zone de transit permet de s’abandonner au vide et au processus de transformation qui est en cours.

Etre accompagné pour changer ses habitudes et laisser aller les pensées obsolètes ?

Vous vous demandez comment vous allez vous adapter au monde en mouvement ?
Vous ne savez pas comment réagir devant le changement des autres ?
Vous aimeriez changer mais vous avez peur de décevoir ?

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